Vous trouverez ci-dessous le texte lu par Mme Brunwasser à l’occasion de cette inauguration
« Bonsoir à toutes et à tous, chères concitoyennes, chers concitoyens de Salvagnac et des communes environnantes, chers élus, chers partenaires, merci à vous d’être là pour fêter l’ouverture de notre café.
Vos encouragements de supporters venus nombreux valent tous les discours mais je dois vous situer le contexte de cette histoire.
Le café est en vente depuis un certain temps, ainsi que les murs qui l’abritent.
Les candidats ne sont pas légion, tant et si bien que la propriétaire décide de vendre la maison pour y faire des appartements.
Inconcevable pour le conseil municipal de laisser partir le café. Un bistrot qui s’en va, une école qui ferme, c’est la vie d’un village qui s’effiloche.
D’un vote unanime, les élu-e-s décident de préempter l’immeuble qui devient propriété de la commune en octobre 2018.
Dans la foulée, la mairie fait l’acquisition de la maison adjacente pour ramener l’ensemble de l’activité café sur un même niveau alors qu’elle se développait précédemment sur deux étages. Du coup, d’autres utilisations sont envisageables sur les trois autres plateaux des deux immeubles réunis.
Les travaux du café s’élèvent à 96 500€, licence comprise, et nous avons obtenu une subvention du FISAC de 20 900€ pour les travaux d’accessibilité. Le loyer est de 550€ mensuel. Si nous avions fait un emprunt pour financer ces 75 600€ qui correspondent en grande partie à du gros-œuvre, le loyer de 550€ rembourserait l’emprunt en 12 ans.
Alors pourquoi nous semblait-il vraiment impensable de laisser partir ce café ?
Parce que notre engagement politique c’est de tout faire pour éviter la moindre entaille à la qualité de vie dans notre commune.
La collectivité s’est mobilisée pour l’épicerie VIVAL, pour l’Hôtel Restaurant des Deux Vallées, pour la boulangerie Le Fournil Salvagnacois, pour le dentiste, tout comme elle le fait aujourd’hui pour le café.
Parce qu’un café qui ferme, c’est bien sûr un deuil commercial. Mais c’est surtout le deuil d’une société, la disparition d’un lieu unique, d’un espace social par excellence.
Parce qu’un café ce n’est pas seulement un percolateur, une tireuse à bière et des tables.
C’est au café que tout le monde vient comme il est, comme il pense. C’est au café que se commente l’actualité, que l’information circule, que la parole se libère, que le monde se reconstruit inlassablement, que les copains se retrouvent, que les gens se rencontrent.
Le café, c’est comme un « chez soi » mais pas chez soi, une sorte de refuge, d’abri, un sas entre le travail ou d’autres activités et la maison.
Et ce café-là, c’est celui que racontait le dossier de candidature de Régine Clarety et Yvan Poirier.
Ils y ont mis toute leur sincérité, toute leur honnêteté, une petite dose de suranné dans l’esprit du lieu, des exigences de modernité et un fonctionnement qui s’inscrit pleinement dans le territoire.
Leur projet, ils l’ont construit pas à pas, l’ont consolidé au fil des rencontres et des accompagnements qu’ils ont su mobiliser. C’est tout un réseau qui s’est tissé autour d’eux, par sympathie, par conviction et beaucoup par envie.
Ils ont imaginé une nouvelle culture du café ou un café de culture. Le programme des animations, l’ambiance, le choix des fournisseurs, les horaires d’ouverture, tout ici en témoigne.
Quoi de mieux qu’une bonne musique avec de vrais musiciens, qu’une assiette savoureuse et pas prétentieuse, qu’un vin choisi, pour unir les gens et inscrire le café AU BORD DU MONDE dans l’avenir du village de la manière la plus sympathique qui soit ?
A partir d’aujourd’hui, notre vie quotidienne peut aussi être réglée à la pendule du zinc.
Une porte de mairie ouverte, c’est nécessaire, une porte de café ouverte, c’est essentiel ! »
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